On imagine que si vous allez être prochainement papa (et heureux de l’être, on l’espère bien !), vous êtes déjà au courant de cela. Mais à une époque où nous sommes submergés d’informations quotidiennement, celle-ci a pu échapper aux moins concernés d’entre vous…
Et pourtant, il s’agit bien d’une vraie conquête sociale, et d'un des (rares) temps forts de 2021 !
Ainsi, depuis le 1er juillet 2021, la durée du congé pour le père (ou le second parent) d'un enfant à naître (ou adopté) double, passant de 14 à 28 jours.
Dans cette période :
- 7 jours sont obligatoires
- 3 jours restent à la charge de l'employeur (la partie 'congé de naissance')
- les 25 jours calendaires restants sont indemnisés par la Sécurité Sociale
- les naissances multiples (jumeaux, triplés...) donnent toujours droit à sept jours supplémentaires
Comme auparavant, le salarié est toujours tenu d'informer son employeur de la date prévisionnelle de l'accouchement de sa compagne au moins un mois à l'avance, et avertir son manager des dates et de la durée de congé qu'il souhaite prendre au moins un mois avant le début de chaque période de congé.
Ce congé concerne tous les papas salariés (quelle que soit la forme de leur contrat de travail) ainsi qu’aux personnes salariés qui vivent en couple (mariage, PACS ou union libre) avec la maman de l’enfant. Le congé paternité est également ouvert aux travailleurs indépendants.
Bon à savoir : il peut aussi être fractionné en deux périodes, d'une durée minimale de 5 jours chacune.
Grâce à cette avancée, la France passe d'une position plutôt moyenne (au niveau Européen) au peloton des 5 pays les plus avancés sur le sujet ! Il faut savoir que le congé paternité n’avait pas évolué depuis sa mise en vigueur, il y a 18 ans de ça...
Par ailleurs, la mise en place d’une semaine obligatoire à la naissance de l’enfant permet à tous les salariés – y compris les plus précaires – de bénéficier de cet avantage. De nos jours en effet, seulement 50% des personnes en CDD avaient recours au congé paternité, contre 80% des personnes en CDI.
Si vous lisez ceci sans trop vous sentir concerné (alors que, la vie peut être surprenante...) , il s’agit pourtant bien d’un progrès majeur, et d’un pas de plus vers l’égalité professionnelle, la justice sociale, l’égalité des sexes et le bien-être des enfants (oui, rien que ça !).
Ainsi, comme le montre le rapport homonyme de Boris Cyrulnik (Google est votre ami si vous ne le connaissez pas), ce sont pendant les 1000 premiers jours de la vie d’un enfant que peuvent se construire les inégalités. La présence parentale renforcée est donc une chance pour l’enfant. Cela lui permettra notamment de nouer un lien plus fort avec ses deux parents, et d’éviter ainsi un déséquilibre éducatif.
C’est aussi une chance pour tous les papas, qui pourront passer 2 fois plus de temps avec leur enfant et leur conjointe après la naissance, et éviter ainsi la frustration et la difficulté d’un retour au travail trop hâtif.
Enfin, comme on l’a évoqué, ce nouveau congé paternité est également une formidable avancée pour l’égalité entre les femmes et les hommes.
Mieux partager les tâches, réduire la pression pesant sur les mamans, et rapprocher les papas de leur enfant, voilà autant de conditions d’une égalité réelle et durable auxquelles répond cette mesure.
Alors, vous voyez bien que tout n'est pas si négatif que ça en ce moment !
"Mais que c'est miiiiignooooon"